mercredi 30 janvier 2008

TABLEAU SYNOPTIQUE SUR LA SICILIENNE

Pour voir le détail du tableau, cliquer sur l'image.

Et bientôt le prochain post : suite de la partie Aronian - Anand du dernier championnat du monde.

lundi 28 janvier 2008

Jean Pierre Chevrier 55 ans - Milena Griggio 11 ans

Mes trois premières fautes :

Première faute
:

2Cb1-c3
Cette réponse symétrique a la poussée du cavalier noir en c6 ne satisfait pas aux conditions de possession du centre.
Après avoir déjà joué un cavalier, jouer le deuxième tout de suite me laisse un retard important de développement de pions au centre et me fait pratiquement déjà perdre l’initiative de la bataille au centre. En effet Milena riposte en prenant l’initiative de la poussée de pion au centre par e7-5.
Ceci me pose un énorme problème puisque j’ étais parti pour faire une ouverture avec un pion dame et me voilà déjà en présence d’ une transposition de pion roi.Mais si j’avais pris l’initiative je n’en serais pas là !!

Deuxième faute :

3- e2-e3 : Très mauvais.Il fallait que j’assume la transposition plutôt que de jouer ce coup étouffoir.
Il est clair maintenant que je dois de plus en plus consacrer de mon temps d’entraînement en ouverture pour étudier les ouvertures pion roi sinon je me retrouverai souvent dans des cas embarassants comme celui-ci.
J’aurais du préférer la franche poussée e2-e4 plutôt que de la censurer : j’ai agi par dogmatisme de mon rejet de la poussée pion roi et le paye cher car cette faible poussée étouffe mon jeu et bloque complétement un de mes deux fous.
Le résultat se lit fort bien sur la position après le coup 18 du diagramme du post précédent.
Il s’agit vraiment d’un coup nul qui aurait pu me couter la partie pour développement très en retard.
Je me retrouve dans une situation complétement inversée : les noirs ont l’initiative et le contrôle du centre et ma structure de pion est semblable à celle de variantes de Siciliennes mais paradoxalement c’est à partir d’ici que je me ressaisi moralement même si je vais encore jouer quelques mauvais coup.
En effet les patterns (structures où modèles jacquard de la Sicilienne sont celles que je représente le plus mentalement « en couleurs « ).
Et quand je commence à représenter les structures en couleur j’ai un vision du terrain beaucoup plus nette.
C’’est à ce moment là que je me concentre moins sur les pièces mais sur la géographie de l’échiquier et aussi sur les gestes de mon adversaire en essayant de percer sa volonté de la façon dont il joue les pièces sur l’échiqier ( bruit angle, vitesse de pose ) : c’est comme si j’observais un missile.
Attention Milena de ne pas raturer i la feuille de partie si on change de coup : montrer un doute renforce le moral de l’adversaire même s’il est très mal en point ce qui est mon cas actuellement.

Troisième faute : une bourde monumentale invisible sur la diapo mais monumentale : j’ai joué tous les premiers coups en croyant que la pendule de l’adversaire était la mienne.Mais quel idiot !! Enfin c’était la première.
J’étais assez intimidé finalement.
Et si c’était Judith Polgar en face de moi ?
L' histoire des échecs regorge de génies précoces.
Quand je me suis ressaisi j’ai vu que j’avais du temps d’avance et non l’inverse et je me suis dit que dorénavant ma seule chance était le temps ainsi que d’appâter l’adversaire par un pion car j’avais cru remarquer par ses gestes et ses regards combien Milena apportait de l’importance à ses pions. ( mais dans le fonds peut être que c'était faux ) ; (j'idéalisais la façon de les poser sur l’échiquier d’ où découlait comme un torrent d’une montagne l’ensemble de sa structure de pions. ).

mercredi 23 janvier 2008

Jean Pierre Chevrier 55 ans - Milena Griggio 11 ans

Apres le coup 18 des blancs :
Blancs :Jean Pierre Chevrier ( Saint -Mandé ) – Noirs : Milena Griggio (L'Haÿ-les-Roses)

« Perdre avec dignité, gagner avec grâce » ( Suzan Polgar).

C’est ma première partie longue.
Je la décris jusqu’au coup 18 des blancs.
En effet je ne veux pas faire de ce blog un étalage d’autosatisfaction.
D’ailleurs je ne serai jamais satisfait car mon insatisfaction est mon moteur psychologique.
Je préfère analyser mes erreurs : c’est beaucoup plus instructif.
Il se trouve que dans cette partie j’ai plutôt mal joué jusqu’ au coup 18.
Regardez donc le diagramme comme mon jeu est étouffé par rapport au magnifique déploiement de Milena. Et pourtant …
Je vais donc commenter mes coups mauvais.
Et je montrerai toujours mes coups mauvais.
Merci à Milena (11 ans) pour sa ténacité.
Avec l’aide de Fritz, je lui ai conçu une simulation gagnante ( à partir du coup 18 ).
Les coups qui m’ont fait gagner ne m’intéressent pas car je considère qu’ aux échecs il n’y a pas de bons coups mais que des mauvais coups.
Quand on croit avoir fait un bon coup, un jour ou l’autre quelqu’ un d’autre en trouvera un meilleur. Après Fritz 11 il y aura Fritz 12, 13,14 .
Quelques enseignements pour moi :
1/ Aux échecs il faut toujours y croire même si l’on est dans une situation critique.( ce qui était mon cas ).
2/ L’aspect psychologique est plus important que l’aspect technique ( j’ai plus regardé les gestes de mon adversaire que l’ échiquier et c’est ce qui m’a donné l’idée du coup 18 ).
3/ Le début du milieu de partie est la phase la plus importante du jeu ( j’écrirai un livre là-dessus mais seulement quand je jouerai mieux ) : sur l’ordinateur je m’entraîne des centaines d’ heures sur cette phase.
4/ Le temps est le maître du jeu des échecs (j’avais une demi heure d’avance à la pendule au moment du diagramme et bien que je fusse en grande difficulté j’étais très serein grâce à mon avance au temps ).
5/ Il est préférable de faire beaucoup de petites erreurs qu’une seule vitale.
6/ Je crois que c’est Tartakover qui a dit : « celui qui gagne est celui qui a fait l’avant dernière erreur. »
7/ Il ne sert à rien d’apprendre par coeur les ouvertures : en deux coups une jeune fille de 11 ans a complètement détruit les nombreuses heures que j’ai passées à étudier les ouvertures de Kramnik ( Cf3) soient cinq tomes d’ouvertures ( « According Kramnik » ).
Evidemment je prends beaucoup de plaisir à étudier ces ouvertures mais c’est comme si j’avais appris par cœur un indicateur Chaix des chemins de fer alors que le train n’est pas arrivé à l’ heure annoncée.

Je remercie Milena pour son très beau jeu. Elle a la vie devant elle et pourra faire des parties remarquables si elle persévère et c’est pour moi un grand honneur d’avoir joué avec elle.
Merci également pour le chaleureux accueil du club de L'Haÿ-les-Roses.


1.Cg1–f3 Cb8-c6 2.Cb1–c3 e7-e5 3.e2-e3 Cg8-f6 4.g2-g3 d7-d5 5.d2-d4 e5-e4 6.Cf3-e5 Ff8-d6 7.Ce5xc6 b7xc6 8.Cc3-e2 c6-c5 9.c2-c3 Fc8-g4 10.Dd1–a4+ Fg4-d7 11.Da4-c2 0–0 12.Ce2-f4 h7-h6 13.c3-c4 c7-c6 14.Ff1–e2 c5xd4 15.e3xd4 g7-g5 16.Cf4-g2 c6-c5 17.d4xc5 Fd6xc5 18.c4xd5 ( vraie partie : diapo ci dessus ).

C' EST ICI QUE COMMENCE LA SIMULATION GAGNANTE POUR MILENA soit une victoire en 45 coups contre Fritz 11, Elo 2800.

Ta8-c8 19.Dc2-d1 Fd7-h3 20.Cg2-e3 Fc5xe3 21.f2xe3 Dd8-b6 22.b2-b3 Tf8-d8 23.Dd1–d4 Db6xd4 24.e3xd4 Cf6xd5 25.Fc1–d2 Td8-d6 26.Th1–g1 e4-e3 27.Fd2-c1 Tc8-c2 28.Fc1–a3 Td6-f6 29.Fe2-c4 Cd5-b6 30.Fc4-a6 Tf6-f2 31.Fa6-d3 Tc2-d2 32.Fd3-b5 a7-a6 33.Fa3-c1 Tf2xh2 34.Fb5-f1 Cb6-d5 35.Ff1–g2 Th2xg2 36.Tg1xg2 Td2xg2 37.Fc1xe3 Cd5xe3 38.Ta1–d1 Ce3-c2+ 39.Re1–f1 Tg2-d2+ 40.Rf1–g1 Td2xd1+ 41.Rg1–f2 Td1–d2+ 42.Rf2-f3 f7-f5 43.g3-g4 Fh3xg4+ 44.Rf3-g3 Cc2-e3 45.d4-d5 f5-f4# 0–1


lundi 21 janvier 2008

ARONIAN - ANAND - CHAMPIONNAT DU MONDE 2007

Ci-dessus : une réfutation possible d’ Anand si je joue b3 à la place d’ Aronian au coup 13 : 13 (simulation à la place d' Anand ----->…….b4, menaçant ainsi le cavalier d’ Aronian).

=====================================================.

Je reprends les coups joués par Anand et Aronian et pour lesquels j’ai fait un commentaire dans le post précédent ave l’ annotation : « A vérifier sur l’ordinateur » :

Coup 12 D’ Aronian ( petit roque )
- Mon commentaire : » J’aurais peut être tenté de jouer d’abord sur l’aile Dame ( plutôt que de roquer ) pour me désengager de cette aile ( roi ).
- Réponse de l’ordinateur : mon jugement n’est pas faux puisqu’il me donne un avantage positionnel de 0.09 sur Aronian. Qu’aurait fait Anand ? Je ne le sais pas.
-

Coup 12 D’ Anand : Cbd7
- Mon commentaire : « A mon avis il n’ y a pas meilleur coup «
- Réponse de l’ordinateur : c’est effectivement le meilleur coup.
( Cela fait plaisir d’être en convergence non seulement avec Anand mais aussi avec l’ordinateur.)

Coup 13 D’ Aronian :
Il joue le coup que j’aurais joué en 12 ce qui me conforte dans mon analyse.
- Mon commentaire Pourquoi ne pas avancer le pion en b3 ?
- Réponse de l’ordinateur : sans être catastrophique l’avancée en b3 peut être réfutée par l’avancée du pion d’ Anand menaçant mon cavalier en c3.( Voir Diagramme ). Cela mène a une variante assez longue qui change beaucoup la physionomie générale de la partie.

vendredi 18 janvier 2008

BOBY FISHER EST MORT


Hier, 17/01/2007, Bobby Fisher a rendu l' âme.
Il fut un des plus jeunes et des plus grands champions d'échecs de tous les temps.
La publication de cet événement dans mon blog qui se veut apolitique n'implique pas malgré tout un accord de ma part concernant les propos qu'il aurait tenu notamment après le 11 Septembre 2001.
Dans ce blog l'analyse de certaines de ses parties aura toute sa place au plan technique et ce qu'il a dit en dehors du monde des échecs est un autre sujet.

ARONIAN - ANAND - CHAMPIONNAT DU MONDE 2007


Je reprends l’analyse de cette partie à partir du coup 11 des noirs mais cette fois ci sans consulter l’ordinateur.
Puis dans un prochain post je réanalyserai les mêmes coups mais avec les critères de l’ordinateur.


11……Fb7…Chacun des deux joueurs essaye de contrôler une diagonale.
12 0-0 Je ne crois pas que ce coup de roque d’ Aronian soit la meilleur chose à ce moment.
J’aurais peut être tenté de jouer d’abord sur l’aile Dame pour me désengager de cette aile.
(A vérifier sur l’ordinateur).
12……Cbd7 Anand équilibre le jeu des cavaliers. A mon avis il n’y a pas meilleur coup ( à vérifier sur l’ordinateur).
13D c2 Aronian joue ici le coup que j’aurais joué au coup précédent.Aurais je roqué maintenant ? Pourquoi pas avancer le pion en b3 ? ( A vérifier sur l’ordinateur).
13 ……N x e5.Anand attaque le centre avec son cavalier et cela implique l’échange.
14Fe5 échange effectué.Surtout il ne fallait pas le faire avec le pion car Aronian aurait une ligne de pions doublés donc une structure de pions affaiblie.
De plus nous remarquerons qu’enfin ce fou redevient actif.
Malgré tout la structure de pions d’Anand est bien plus avancée et de visu sans consuler l’ordinateur je pense qu’il a l’avantage ( à vérifier sur l’ordinateur ).
14 ……Fg7 face à face des fous.Faut il roquer au plus vite ce qui risque de faire perdre l’initiative ? Pour ma part je ne crois pas : Anand doit garder celle-ci ( à vérifier sur l’ordinateur et on ne va tarder à le voir sur les prochains coups).
15 T ad1 Aronian met la tour sur une colonne semi ouverte.Pour moi c’est le meilleur coup luable ( à vérifier sur l’ ordinateur).
15……0-0 J’avais tord : Anand roque mais je voudrais quand même vérifier sur l’ordinateur si un autre choix intéressant était possible ( c’est toujours important d’ étudier à quel moment roquer voire dans certains cas très rares ne pas roquer : cela m’est arrivé et j’ai gagné malgré tout ).
DIAPO CI DESSUS APRES LE ROQUE D ' ANAND. ( coup 15)

J’arrête là le commentaire pour l’instant et le prochain coup vous aurez les réponses aux questions posées après consultation de l’ordinateur.

mercredi 16 janvier 2008

PROCHAIN POST : VENDREDI 18/01

Suite des commentaires de la partie Aronian-Anand du Championnat du Monde 2007.

lundi 14 janvier 2008

ORDINATEUR ET ECHECS

En premier lieu je ne crois pas que l’on puisse qualifier l’ordinateur d’une quelconque arrogance.
L’ordinateur n’a pas de sentiment, du moins pour l’instant.
Il est uniquement un assemblage de composants dont la pièce active est un (ou plusieurs ) calculateurs ( processeurs).
Ce calculateur agit en fonction d’instructions qui lui sont données par des hommes, instructions que l’on appelle programmes.
Un programme d’échec répertorie un grand nombre de combinaisons après avoir parcouru un grand nombre de possibilités de décisions que l’on appelle nœuds, prend la décision de parcourir un chemin qu’il considère à un instant T comme étant le meilleur.
Le meilleur programme du monde ne peut pas avoir de stratégie précisément parce qu’il n’a pas de sentiment, du fait qu’il est le résultat du travail de nombreuses intelligences : développeurs, savants, grands joueurs.
Le cumul de ces intelligences précisément parce qu’il est arithmétique, et non contradictoire peut conduire à certains « trous » logiques qui font que la meilleure décision prise ne sera pas forcément la plus rationnelle.
Avec l’ordinateur il vaut mieux perdre sur une mauvaise stratégie que de gagner sur aucune stratégie.

Certains pourraient penser que l’ordinateur va détruire les échecs.
Je suis de ceux au contraire de ceux qui pensent que nous entrons dans une nouvelle dimension du jeu d’échecs.
Il faut effectivement ne pas être dépendant de l’ordinateur et retrouver les réflexes des joueurs d’antan mais éteindre définitivement l’ordinateur reviendrait systématiquement à se priver d’un auxiliaire de progrès majeur.

Si l’on trouve que l’ordinateur est arrogant parce qu’il gagne toujours c’est que l’on ne s’est pas imprégné de l’idée fondamentale de la philosophie des échecs avec ordinateur : à savoir :
Le chemin est plus important que le but.
Et il existe de nombreux moyens de mesurer ses progrès sur le chemin.
Au fur et à mesure de l’existence de ce blog je montrerai différents ratios permettant de mesurer ces progrès.

jeudi 10 janvier 2008

ARONIAN - ANAND - CHAMPIONNAT DU MONDE 2007

Suite des commentaires la semaine prochaine.

REPONSE A JURIS


Question sur la promotion des pions : Quand un pion arrive à l'autre bout de l échiquier peut on le remplacer uniquement par une reine et peut on réaliser cette opération plusieurs fois ?
Réponse : lorsqu'un pion arrive à l'autre extrémité de l'échiquier il peut être promu en toute autre pièce : Reine ,Fou ,Tour, Cavalier.
Du fait des qualités de déplacement et donc de capture de la Reine, le joueur choisit quasiment tout le temps de promouvoir en Reine et c'est pour cette raison que l'on dit par extension "promouvoir à Reine" mais c'est un artifice de langage et non le règlement .
Il n'y a toutefois pas d'utilité à promouvoir en Fou ou Tour puisque la Reine cumule les avantages de ces deux derniers.
Par contre il m'est arrivé une fois de devoir promouvoir en Cavalier sinon je perdais avec la reine.
Je prépare une simulation de fin de partie en ce sens.
Dans un tel cas d'espèce qui vous sera fourni la semaine prochaine avec les diapos afférentes vous pourrez constater qu 'il est parfois ( mais très rarement ) préférable d' avoir un cavalier plutôt qu' une reine.
Moralité de l'affaire : il faut toujours faire très attention au moment de la promotion afin d' analyser si un tel cas d'espèce ne se présente pas.
Ce qui compte est l' étude des réseaux possibles de mat et non la valeur intrinsèque des pièces.
Et si il est plus facile de faire mat avec un cavalier qu 'avec une reine, il faut choisir le cavalier : le jeu d'échecs n'a rien à voir avec un jeu de dames.
Concernant le nombre de fois où la promotion est possible : tout pion arrivant au bout opposé de l'échiquier peut être promu mais compte tenu de la longue course périlleuse des pions peu sont élus.Soit ils sont mangés soit ils restent à l'arrière.
Mon record de reines promues a été de deux, soit trois reines sur l'échiquier ( la Reine d'origine n'ayant pas été mangée ). Mais c'était dans des simulations.
Entre joueurs de très haut niveau la promotion est souvent le seul moyen d' éviter la nullité du score.Mais il est très rare que le nombre total de reines dépasse trois.

ARONIAN - ANAND - CHAMPIONNAT DU MONDE 2007

Ci dessus : après le coup 11 des blancs.

Commentaires du coup 7 au coup 11 des blancs :

Libellé de la partie : 08-01-2008.

7.e2-e4

coup classique de pion qui vise la possession du centre.
Une autre école est possible et plus offensive à savoir échanger le fou h4 et le cavalier f6.
En effet : à quoi cela sert il d’avoir mobilisé le fou si maintenant Aronian le laisse dans son coin : autant l’utiliser jusqu’ au bout afin de poursuivre le laminage de la ligne de défense de l’aile roi d’ Anand.Je pars du principe que si l’on est offensif on doit l’ être jusqu’ au bout.
Mais la psychologie est primordiale dans de telles parties et peut être qu’ Aronian s’est dès le départ mis en position de vaincu par rapport à Anand pour se réserver le loisir de battre d'autres adversaires.
Pourtant le rapport mathématique est encore très faible à ce stade.
7....g7-g5 cette réplique d' Anand démontre l'utilité de l'application de l'autre école car vraiment ce fou est en difficulté constante.Ce qui est extraordinaire c’est que les noirs ont maintenant toujours l’initiative alors que normalement, surtout dans une compétition de ce niveau les noirs ont toujours beaucoup de mal à reprendre l’initiative.
8.Fh4-g3 recul logique d’ Aronian mais quel temps perdu avec ce fou.
S’il avait continué à attaquer l’aile Roi au moins le sacrifice du fou aurait servi à quelque chose alors que là Aronian passe son temps à protéger un fou qui n’a
pratiquement plus de marge de manoeuvre

8...b7-b5 les gammes parfaites de la demi slave par Anand : un régal

9.Cf3-e5 Aronian contre attaque ( bravo ) avec le cavalier : ce genre d'avancée de cavalier sur une case faible d'Anand ( la case e5 ) m'impressionne : c'est vraiment très dur.

9...h6-h5 A étudier pour moi car j'ai beau me triturer la tête je ne comprends pas ( mais Anand c'est Anand et il doit avoir des sacrés coups dont le mobile est caché )

10.h2-h4 Je commence peut être à comprendre : l' objectif d' Anand était vraisemblablement psychologique à savoir transposer l'attention de l'adversaire sur cette aile alors qu' elle ne me semble pas si importante pour moi : je vois plus de brêches de l'autre côté.

Aronian réagit en permettant la possibilité de l'avancée d' Anand en g4. Rien d'absolument déterminant certes mais quand même le coup offensif de fou de départ d' Aronian révèle ses limites
A moins que comme dans une course cycliste par étape Aronian décide des le départ de ne pas s'attaquer à Anand pour se réserver mentalemnt à un autre combat ultérieur ( cela ne m’étonnerait pas car je pense qu’ Aronian est capable de beaucoup plus de résistance ).C’est un peu comme dans un tour de France : on peut décider d’abandonner la course au maillot Jaune pour se consacrer à la poursuite du maillot à pois. N’oublions pas que les échecs sont un sport d’endurance et si je ne m'abuse nous sommes au début du championnat.

10...g5-g4 et voila : Anand en profite pour réaliser une percée sur cette aile.Normal avec tout le temps perdu pour rien par Aronian qui a trop négligé la poussée des pions par rapport aux mouvements diagonaux sans suite.( stratégie à voir ).

11.Ff1–e2 un coup répertorié d'ouverture qui contrôle à la fois g4 et c4 Mais maintenant qu' Aronian a perdu trop de temps dans son attaque de fou relégué en g3, la structure défensive de pions d' Anand semble nettement supérieure (Comme quoi trop bouger la même piece même en offensive ne semble vraiment pas une bonne opération.) ( DIAPO)

mardi 8 janvier 2008

ARONIAN - ANAND - CHAMPIONNAT DU MONDE 2007



Blancs : Aronian
Noirs : Anand

Diapo : après le coup 6 des noirs.

Cette partie a déjà été commentée dans Europe Echecs par Anand lui même.


Mes commentaires sont faits sans que j'ai lu ceux d' Anand et ce dans le but de comparer par la suite les convergences et où les divergences de point de vue.


Il va de soit qu'il ne s'agit pas de contester la supériorité et l' exemple des Grands Maîtres mais au contraire de m'entraîner à la lumière de leur intelligence.

1.d2-d4 Cg8-f6 2.c2-c4 e7-e6 il reste beaucoup de possibilités de défense pour les noirs a partir de ce coup qui me plait et qui reste un de mes préférés.
Cela me rassure qu’un grand champion comme Anand le joue.
3.Cg1–f3 Réponse classique

......d7-d5 ce coup me fait sortir de mon confort « gaucher « : j’ai encore toujours beaucoup de mal dans mes parties d’entraînement à traiter de façon rationnelle les probabilités d’échanges ou de refus des pions de la zone dite de gambit Dame.Voyons voyons ( je me gratte la tête ) ce que les blancs vont faire

4.Cb1–c3 ( classique mais il y a peut être plus vicieux ) il faudra que j’étudie les autres occurrences dans mon répertoire d’ouverture car il y a beaucoup d’aiguillages possibles à ce stade et peut êttre que sortir d’un coup classique pourrait m’apporter beaucoup sur le pourquoi et le comment des méandres de ce genre de défense.
….. c7-c6 évidemment la nimzo indienne qui a ma faveur du moment est plus offensive que cette demi slave mais il s' agit d' Anand et Anand c’est Anand c'est-à-dire le champion du monde ( qu a t il derrière la tête ? ) 5.Fc1–g5 Anand n'ayant pas joué de la diagonale Nimzo, Aronian lui impose la diagonale du fou opposé avec clouage du cavalier f6.Offensif.
J’estime que ce coup peut être réfuté rapidement.

En effet le clouage de ce cavalier est moins fort que celui de l'autre aile et le démantèlement de la ligne de pion de cette aile ne représente pas un état de gravité extrême.


5...h7-h6 …ce que fait Anand : il ne panique pas et casse sa ligne de pions de défense dans le but de refouler le fou.Un joueur moyen particulièrement dans un blitz pourrait se laisser impressionner par une telle attaque en fonction du principe de protection de la défense des pions de l'aile mais ce coup répertorié de sortie du pion en h6 permet d’ anéantir l’attaque et d' obliger le fou blanc à partir soit un coup de perdu pour les blancs.
Comme quoi avoir l’initiative n’est pas forcément une bonne chose à ce stade.
Et c’est aussi ce qui fait tout le charme des défenses Indiennes et Slaves par rapport au gambit Dame qui m’ennuie de plus en plus.


6.Fg5-h4 j'en déduis que ce genre d'attaque des blancs est inutile car Anand dispose de deux belles diagonales F8-D4 ET D8-A5

6...d5xc4 ET DES LE 7 EME COUP ANAND OBTIENT L EGALITE. ( DIAPO).
Pourtant Aronian ce n’est pas n’importe qui.

A suivre sous la référence 08-01-2008.







vendredi 4 janvier 2008

TARTAKOVER : STRATEGIE ET TACTIQUE

Que vient faire cette image de bielle ( ci dessous ) dans le jeu d'échec ? Elle illustre la différence entre stratégie et tactique.
En effet une partie d' échec est une machine où chaque objet ( pièce ) a une fonction précise à un instant T. Dans ce but je vais écrire une série de posts sous le libellé "Stratégie et tactique" essayant de modéliser sur des parties le concept de passage de la stratégie vers la tactique.

"La tactique consiste à savoir ce qu'il faut faire quand il y a quelque chose à faire. La stratégie consiste à savoir ce qu'il faut faire quand il n'y a rien à faire. " ( Xavier Tartakover ).

mercredi 2 janvier 2008

ORDINATEUR ET JEU D' ECHECS PAR CORRESPONDANCE




Ci contre: la HP
41 CV de Hewlett Packard

avec laquelle je me suis initié

à la programmation.

Ci dessous :

L' Amiga 500 ou j'ai peaufiné mes meilleurs programmes en langage machine.


Les lecteurs les plus attentifs de ce blog auront remarqué une diminution de la fréquence des posts.

Je dois expliquer comme une des principales causes ma participation à un tournoi organisé par l’ AJEC ( association des joueurs par correspondance ) affiliée à l’ ICCF ( fédération internationale).

Le règlement ne me permet pas de relater les parties tant que le tournoi n’est pas fini ce qui est logique.

J’en profite toutefois pour répondre à une critique non fondée faite à ce type de jeux à savoir l’utilisation de l’ordinateur en tant que conseil.

La réalité est beaucoup plus compliquée : le joueur qui suivrait systématiquement les conseils de l’ordinateur aurait peu de chances de l’emporter car il est important au contraire d’avoir une stratégie par rapport à l’ordinateur ce qui permet de trouver des noeuds décisionnels originaux et gagnants.

En effet l’ordinateur n’analyse pas de façon globale à l’inverse du cerveau humain.

Il a une puissance de calcul énorme, c’est un fait, mais dans le jeu par correspondance et par serveur, le temps dont disposent les joueurs est supérieur à la durée de parcours totale des variantes et ce temps doit permettre au joueur humain d’ expérimenter de nouveaux aiguillages.

Il se trouve que je suis également développeur et j’affirme que le temps des vieilles fiches papier est révolu.
L’ordinateur fait partie dorénavant du paysage échiquéen.

Ce qui ne veut pas dire abuser de l’ordinateur et pour ma part je consacre la moitié de mon travail à de l’entraînement sans ordinateur mais au final, pour la mémorisation et les exercices l’ ordinateur doit permettre de peaufiner sa stratégie en n’oubliant pas bien entendu d’éviter le risque de dépendance.

Lorsque j’étais coureur cycliste je m’entrainais derrière moto.
Après avoir passé une demi heure tous les jours à soixante kilomètres à l’ heure je peux vous dire qu’il semble facile de rouler dans un peloton à 45 Km Heure.

Il en est de même pour les échecs : l’ordinateur doit permettre de pousser son entraînement au maximum.

C’est également le cas pour le jeu par correspondance ou par serveur ou il m’arrive de rejouer 100 fois à partir d’un coup ( et plus avec les variantes ) pour trouver une solution qui me plait et la valider sur le serveur.

Nous sommes donc loin de la légende du tricheur qui se contente de demander un conseil et l’applique sans analyse et sans sa dose de créativité personnelle.

Pour ma part je suis presque prêt à travailler en présence d’un huissier de justice pour le démontrer.

Mais mes détracteurs devront payer l’ huissier car il faudra parfois qu’il reste pendant plus de trois heures d’affilée sur un seul coup avant de voir comment et pourquoi j’ai joué tel coup ce qui est loin de la réponse quasi instantanée donnée en cliquant sur l’ icône conseil de Fritz ou autre logiciel contre lequel bien entendu je perds si je joue sur le même temps. ( ces logiciels représentent un travail fantastique mais nous pouvons aussi y rajouter notre pierre.)
Mais si je multiplie le temps je peux arriver à trouver la faille.

Car ce qui est important ce n’est pas quoi jouer mais surtout pourquoi et comment ( la succession des « comment " représentant la tactique pour les intervalles courts et la stratégie » pour les intervalles longs? )

En d’autre termes : le temps est le maître des échecs.


Les logiciels sont les cathédrales du nouveau monde des échecs et nous en sommes le bâtisseurs.